En 2003, l’UNESCO adopte la convention pour la sauvegarde du «patrimoine culturel immatériel». Une notion qui recouvre des savoir-faire et des connaissances qui continuent de se transmettre en Bretagne. Illustration en archives…
On peut définir le patrimoine culturel immatériel par « les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine ».
Emission Sevenadurioù : En direct des 3e rencontre internationales du PCI en Bretagne.
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La Bretagne et ses habitants disposent eux aussi d’éléments forts constitutifs de leur patrimoine culturel immatériel. C’est le cas par exemple du fest-noz, inscrit sur la Liste représentative du PCI de l’humanité par un collectif d’acteurs associatifs, coordonné par l’association Dastum, en lien avec les services de la direction des Patrimoines du ministère de la Culture. C’était en décembre 2012.

Au niveau national, le ministère de la Culture a également mis en place un inventaire du PCI. En 2018, sur les 430 éléments répertoriés, 101 d’entre eux relèvent de pratiques situées en Bretagne.
Parmi les éléments représentatif, on retrouve aussi les savoirs artisanaux, comme la vannerie par exemple :
Les jeux et sports, parmi lesquels le gouren, la boule bretonne, le palet ou encore la galoche tiennent également uneplace de choix. On trouve trace dans les archives d’un reportage de 1990 sur un rassemblement international de «jeux traditionnels celtes» [sic] à Carhaix. À cette occasion, un stage de lutte bretonne et un colloque sur l’avenir et la reconnaissance des jeux et sports traditionnels ont eu lieu.
Reportage Jeux traditionnels celtes, 1990. L’Ouest en mémoire.
Autre pan majeur du PCI : les savoirs naturalistes. Le collectage ethnobotanique en fait partie. Il ne se réfère pas, comme on a tendance à l’imaginer, à la collecte de plantes, mais au recueil de savoirs et savoir-faire sur ces plantes, à travers la collecte de témoignages. En Bretagne comme ailleurs en France, les usages locaux des plantes ont suscité l’attention à travers les siècles.
https://www.radiobreizh.bzh/bzh/embed/objet.php?&emid=3&episid=23653
Laurent Le Gall, ethnobotaniste, émission Tud deus ar vro.
Radiobreizh
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Depuis 2020, les pardons et troménies sont inscrits à l’inventaire national. Les pardons, forme de pèlerinages, sont des fêtes religieuses particulièrement représentées en Bretagne. Événements pluriels et polymorphes, ils allient aspects cultuels et culturels, où le sacré et le profane s’entremêlent. Les nombreux pardons, estimés à environ 2000 chaque année en Bretagne historique, se ressemblent en plusieurs points. Dédiés à un(e) saint(e), ils s’organisent à une date fixée à l’avance (souvent le dimanche, parfois à une date fixe, quel que soit le jour de la semaine), dans un lieu déterminé (une chapelle, une église…), et donnent lieu, le plus souvent, à une procession jusqu’à une fontaine. Les pardons sont organisés, pour la plupart, de Pâques à la Toussaint, le 15 août étant la période culminante. Toutefois, il subsiste, bien que plus rares, des pardons d’hiver. Une fois la messe célébrée, place aux festivités : du simple pot de l’amitié au repas, de nombreux bénévoles participent à faire de ce moment un espace de convivialité et d’amusement en proposant des jeux, de la musique, de la danse… Lieux de sociabilité pour les habitants d’un quartier, d’un village, d’une paroisse ou d’une commune, ils offrent des espaces pour se rencontrer, se retrouver.
Reportage la saison des pardons, 1996 L’Ouest en mémoire
Enfin, inscription plus récente à l’Inventaire national du PCI : «la gavotte de Basse-Bretagne». En Centre-Ouest Bretagne, elle est la danse principale en pays Montagne, Dardoup, Fisel et Pourlet. La gavotte est, de toutes les danses de Bretagne, celle dont la sphère de pratique est la plus large. On regroupe désormais sous ce vocable un ensemble de danses différentes, en rond ou en chaîne, en couple ou en cortège selon que l’on se trouve en pays Montagne, en pays de Châteauneuf-du-Faou, en pays Glazig ou en pays Bigouden.
Le carton voyageur

Tuto Danses bretonnes : suite gavotte – Bretagne Culture Diversité
Écrit par Marc-Antoine Ollivier