Les cahiers et corrrespondances d’Anjela Duval sont accessible sur Bretania via Les collections numérisées de l’université de Rennes 2. Chose inattendue : on retrouve parmi ses centaines de notes manuscrites des traductions en breton de l’auteur indien Rabindranath Tagore.
Est-il besoin de rappeler qui était anjela Duval, figure de la poésie en langue bretonne ? Cette paysanne trégoroise avait été révélée au grand public par l’émission de André voisin : Les conteurs, dont voici deux extraits :
Parmi les carnets et notes manuscrites, on retrouve des traductions de poésies assez inattendues :
Collections numérisées – Université de Rennes 2
Collections numérisées – Université de Rennes 2
Collections numérisées – Université de Rennes 2
Il s’agit de poèmes d’un celèbre auteur indien : Rabindranath Tagore (1861 – 1941) aussi connu sous le nom de Gurudev. Penseur et écrivain inclassable, compagnon de route de Gandhi, il fut en 1913 le premier prix nobel de littérature non européen. Mais comment Anjela Duval, a-t’elle pu s’initier à ses écrits ?
On sait que la poétesse bretonne avait pu se forger une éducation littéraire par le biais de revues en langues bretonnes comme « ar bed keltiek », mensuel en breton rédigé depuis l’Irlande par Roparz Hemon. Ce dernier étant connu entre autre pour ses travaux d’internationnalisation de la littérature bretonne, et pour son admiration pour un certain… Tagore.
Contributeur : Dastum
Ivona Martin, secrétaire de Roparz Hemon et de la revue « Ar bed Keltiek » était considérée comme une ami d’Anjela Duval. C’est encore elle qui a encouragé la démarche littéraire de la poètesse, l’incitant à écrire en langue bretonne. Elle était également passionnée de littérature orientale et initiée aux écrits de Tagore.

Anjela Duval aura d’ailleurs l’occasion d’affirmer sa dette intellectuelle envers Roparz Hemon et de lui témoigner sa reconnaissance par un éloge funèbre sous forme de poème (« teir rozenn »).

Écrit par Marc-Antoine Ollivier