À la rencontre des macareux moines

C’est un oiseau ne vit que sur une seule île en Bretagne, l’île Rouzic, dans la réserve ornithologique des Sept-Îles, au large de Perros-Guirec. Appelé macareux moine à cause de son plumage, mais aussi parfois calculot, perroquet de mer, ou bien clown de mer, cet oiseau emblématique se nomme poc’han en breton.

Cette espèce est  attestée dés le début du XX^e siècle, comme en témoignent ces cartes postales en noir et blanc.

Si cette espèce fait maintenant l’objet de mesures de protection, notamment grâce à la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), les macareux étaient au début du XX^e siècle chassés pour leur viande. C’était le cas dans plusieurs endroits tels l’Islande, les Îles Féroé mais aussi la Bretagne.
Ainsi, cette carte postale présente la « Chasse au Calculo (Perroquet de mer) sur l’île Rouzic (Côtes du Nord). (Groupe des 7 îles). Au printemps de chaque année, des miliers de ces étranges oiseaux viennent s’installer dans les terriers à lapins qui pullulent à l’île Rouzic seul endroit de l’Europe occidentale où on les rencontre ».

La chasse de cette espèce était même encouragée jusqu’à Paris par les publicités de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest, en lien avec l’essor touristique de la station balnéaire de Perros-Guirec. Mais cette pratique met en péril la survie de cette espèce dans nos contrées, elle voit son nombre se réduire dangereusement. En 1912, la chasse du macareux moine est interdite suite à la création de la Ligue de protection des oiseaux, (section de la Société d’acclimatation). C’est par la même occasion la naissance de la première réserve naturelle en France. Par la suite, la dégradation de l’environnement des macareux provoquée par les marées noires, et le manque de poisson, vont fragiliser encore davantage la survie de cette espèce.

Les macareux sont aujourd’hui l’une des mascottes du Trégor, et sont parmi les animaux qui représentent la Bretagne. Ils ont aussi été reproduits par des artistes de différentes manières. L’explication de cette œuvre d’art : « Ce couple de macareux-moines a été choisi par l’artiste pour la valeur emblématique de la Bretagne qu’il attribue à ces oiseaux devenus assez rares sur les côtes bretonnes. Le couple est représenté en « dialogue » autour des mouvements des têtes. Leur enlacement est le signe de l’espoir d’une couvée prochaine. »

Pour mieux admirer ces oiseaux colorés et leur environnement, plusieurs vidéos présentent sur Bretania offrent des images animées :

Oiseaux marins aux alentours de Trébeurden. Vidéo. 1960. Source : Cinémathèque de Bretagne

Oiseaux, toits. Images d’un macareux dans un appartement. Source : Cinémathèque de Bretagne

Il est toujours possible d’en apercevoir dans la réserve des Sept-Îles : pour cela, il faut les approcher en bateau. Cela peut être l’occasion d’admirer la colonie de fous de Bassan, également présente sur l’île (et en partie décimée par la grippe aviaire en 2022).
Cette vidéo intitulée « Embarquement pour les Sept-Îles » montre le tour effectué par les vedettes. « Chaque année, du mois d’avril au mois d’octobre, le sommet de l’Île Rouzic se pare d’une calotte blanche qui se voit très bien depuis la côte et qui intrigue plus d’un touriste. Il s’agit de la plus importante colonie de fous de Bassan de France qui a eu la bonne idée de choisir Rouzic pour y établir ses quartiers d’été. (…) Pour avoir davantage d’informations sur la Réserve des Sept-Îles (et son projet d’extension), visitez le site de la LPO. Et puis, si vous ne l’avez encore jamais fait, cette vidéo vous incitera peut-être à prendre la mer, un beau jour, pour aller voir de plus près ces merveilles de la nature … »

Écrit par Soizick Aubry